L’année 2025 marque un point de bascule pour le secteur du photovoltaïque en France. Alors que les débats entre les syndicats professionnels (SER, Enerplan, La plateforme verte, etc.) et les instances gouvernementale battent leur plein, les récents changements réglementaires et économiques redessinent les modèles d’affaires de la filière et poussent les professionnels du secteur à imaginer de nouvelles opportunités pour assurer la viabilité de leurs projets.
Revenons en détail sur ces bouleversements.
concrètement, que se passe-t-il ?
D’un côté, plusieurs facteurs continuent de favoriser l’investissement dans les projets d’autoconsommation photovoltaïque :
- Une augmentation de 7,7% du TURPE (Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité) adoptée depuis début février 2025 qui pèsera lourd sur le coût de l’électricité soutirée au réseau et non produite localement. Bien que le prix de fourniture s’est stabilisé en 2024, une hausse de l’ARENH est aussi pressentie en 2025 – 2026 pouvant impacter dans sa montée le tarif réglementé.
- Une TVA réduite à 5,5% à partir d’octobre 2025 pour les petites installations photovoltaïques utilisées en autoconsommation et dont la puissance est inférieure ou égale à 9 kWc.
- Une exonération totale de l’accise sur l’électricité autoconsommée en autoconsommation collective, applicable dès mars 2025 pour les installations de moins d’1 MW, même si elle n’est pas garantie sur la durée de vie du projet.
De l’autre, les nouvelles mesures et les tendances du marché qui viennent freiner l’élan de développement de la filière :
- Le projet du Gouvernement visant à réviser l’arrêté tarifaire S21 et instaurant une dégressivité brutale des tarifs de vente de l’énergie photovoltaïque produite mais aussi des primes à l’autoconsommation. Cette baisse s’inscrit dans une dynamique entamée depuis 2 ans déjà. Alors qu’en 2023, un producteur de 3kWc pouvait vendre son surplus à 13,39 c€/kWh ou la totalité de sa production à 23,95 c€/kWh, ces tarifs sont prévus de passer à 4 c€/kWh ! Quant aux primes à l’investissement, une division par 2 de leurs montants est envisagée au même horizon. Ces mesures semblent particulièrement toucher les installations dont la puissance est inférieure ou égale à 9 kWc ou supérieure à 100 kWc.

- Parallèlement, le coût des équipements photovoltaïques continuent d’augmenter. Plusieurs distributeurs en France annoncent des hausses de l’ordre de 10% pour mars et avril et de 20% pour mai. Plusieurs facteurs expliquent cette tendance : la hausse des prix des matières premières, l’augmentation des coûts de transport et de main d’œuvre et la demande croissante au niveau international.
Ces différents éléments, qui de surcroît ne poussent pas dans la même direction, questionnent les consommateurs finaux qu’ils soient résidentiels, tertiaires, industriels ou agricoles, sur la pertinence d’investir d’aujourd’hui dans des nouveaux projets photovoltaïques. Cependant, la tendance qui ressort d’une manière plus manifeste face à ces changements est que l’autoconsommation totale ou quasi-totale est devenue l’option la plus attractive pour le photovoltaïque à l’heure actuelle.
Les solutions technologiques pour maximiser l’autoconsommation photovoltaïque
Pour s’adapter aux évolutions économiques et réglementaires, différentes solutions technologiques émergent afin d’optimiser (ou de maximiser) l’autoconsommation.

Le stockage virtuel
Le stockage virtuel permet aux producteurs solaires d’envoyer leur surplus d’électricité sur le réseau leur faisant bénéficier d’un crédit énergétique à utiliser plus tard. Contrairement à une vente classique, ce mécanisme évite les contraintes liées aux contrats d’obligations d’achat et dans certains cas même le coût du TURPE.
Certaines offres permettent par exemple de stocker 100% de l’énergie produite excédentaire et de la récupérer la nuit ou en hiver, réduisant ainsi les besoins d’achat d’électricité au fournisseur complémentaire. Il faut toutefois être vigilant dans le dimensionnement de l’installation photovoltaïque pour éviter de produire plus d’énergie que le bâtiment n’en a besoin à toute heure et toute saison, si le surplus non consommé n’est pas valorisé.
Les principaux fournisseurs d’offres de stockage virtuel sont Mylight 150, Urban Solar et JPME.
Les batteries physiques
Le stockage par batteries reste elle aussi une solution clé pour maximiser l’autoconsommation. Avec l’amélioration des technologies, leur prix devient plus abordable, d’autant plus que de nouvelles solutions de seconde vie (batteries de véhicules électriques reconditionnées et réassemblées) sont désormais de plus en plus proposées en France par des entreprises et de nouvelles startups volontaires.
A savoir qu’en ajoutant une batterie à une installation photovoltaïque, il est possible d’augmenter son taux d’autoconsommation de 40 % à 80 % pour certains profils.
L’autoconsommation collective
L’autoconsommation collective (ACC) permet à plusieurs consommateurs de partager l’énergie solaire produite à l’échelle locale en évitant ainsi une revente du surplus à un acheteur ou un agrégateur. Ce système est particulièrement attractif pour les collectivités, les copropriétés, les écoquartiers et les entreprises qui peuvent mutualiser les investissements tout en bénéficiant d’un allègement fiscal.
Bien qu’à la fin de 2024, seulement 700 opérations d’ACC ont été comptabilisées par Enedis, l’annonce de l’exonération d’accise sur l’électricité autoconsommée dans ces opérations renforce manifestement l’attrait pour ce modèle.

L’optimisation des usages électriques
Pour consommer le maximum de l’énergie produite, il est aussi possible de simplement adapter ses équipements et ses habitudes de consommation.
Plusieurs solutions existent :
- Recharger un véhicule électrique en journée pour utiliser directement l’énergie produite.
- Utiliser un chauffe-eau thermodynamique alimenté par énergie photovoltaïque pour produire de l’eau chaude en synchronisation avec la production solaire.
- Installer un gestionnaire d’énergie intelligent pour programmer les appareils énergivores (lave-linge, lave-vaisselle, chauffage) aux heures de production.
Les perspectives pour les installateurs solaires en 2025
Avec ces transformations du marché, les installateurs doivent adapter leur approche pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs.

- Un dimensionnement optimisé sur-mesure de la puissance photovoltaïque est indispensable pour s’adapter à la consommation réelle du client et éviter les surplus.
- La maîtrise du stockage virtuel ou par batteries semble devenir un facteur de différenciation important.
- L’accompagnement des clients pour optimiser leurs comportements de consommation joue un rôle clé dans la maximisation de la rentabilité du projet.
- L’autoconsommation collective apparaît comme une opportunité à explorer, en collaboration avec les promoteurs immobiliers, les collectivités et les entreprises.
En conclusion, entre la hausse des coûts et la baisse des revenus liés à l’injection réseau, l’autoconsommation totale devient le modèle séduisant. Les installateurs qui sauront accompagner cette transition avec des offres adaptées aux nouveaux besoins auront un avantage concurrentiel important.
Chez Likewatt, nous avons comme mission principale d’accélérer la transition vers les énergies renouvelables.
Nous aidons nos clients à maximiser l’autoconsommation et réduire leurs factures grâce à une solution optimisant le dimensionnement de leurs projets.
Optiwize permet de simuler des scénarios d’autoconsommation (vente en surplus, vente totale, autoconsommation totale) pour identifier la configuration idéale pour chaque client.
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